Le royaume de Babylone a commencé à s'épanouir vers 2'000 av. n. è, et ne s'est éteint que vers 500 av. n. è., soit près de 1'500 ans plus tard. Il se situait en Mésopotamie, dans la région de l'actuel Irak.

Les babyloniens ont laissé de nombreuses traces écrites, ainsi que d'imposants monuments. Le plus connu de ces monuments est sans doute la porte d'Ishtar, que l'on trouve actuellement au musée de Pergame, à Berlin.

Comme d'autres peuples, les Babyloniens ont influencé la Bible. En voici ici quelques exemples.

La tour de Babel

Le chapitre 11 de la Genèse tente d'expliquer l'origine des langues. On y raconte qu'une tour aurait été construite au pays de Schinear, dans la ville de Babel. Dans la Bible, le pays de Schinear, c'est l'empire sumérien, et Babel, c'est Babylone.

Ce récit est daté par les exégètes de l'exil à Babylone. A cette époque, le pays des babyloniens comprenait des ziggourats abandonnés. Ces édifices impressionnants, touchant presque le ciel, ont dû enflammer l'imagination des exilés juifs, qui ont alors eus à coeur d'expliquer l'état de délabrement de ces imposantes ruines. L'idée du récit de la tour de Babel provient donc certainement de là.

Des lois très similaires

Le code de loi d'Hammurabi a été rédigé semble-t-il vers 1750 av. n. è. Il s'agit d'une grande stèle en basalte de 2,5 m de haut, sur laquelle est gravée une longue liste de décisions de justice. Si l'on respecte la division du Père Jean-Vincent Scheil, il renferme 282 articles en tout.

Il est intéressant de constater que certains articles se retrouvent dans la Bible. Jugez plutôt.

Article 196: Si un homme a crevé l'oeil d'un homme libre, on lui crèvera un oeil.

Article 197: S'il a brisé un membre d'un homme libre, on lui brisera un membre.

Article 200: Si un homme a fait tomber les dents d'un homme de même condition que lui, on fera tomber ses dents.

- Oeil pour oeil, dent pour dent, blessure pour blessure. Exode 21:23-25


Article 251: Si le boeuf d'un homme, a frappé souvent de la corne, lui a fait connaître son vice et s'il n'a pas rogné ses cornes ni entravé son boeuf, si ce boeuf a poussé de la corne un fils d'homme libre et l'a tué, il payera une demi-mine d'argent.

- A comparer avec Exode 21:28, 29.

Esther = Ishtar, Mardochée = Marduk

L'histoire d'Esther, dans la Bible, est semble-t-il inspiré de la déesse babylonienne Ishtar.

- Son beau-frère, qui l'a adoptée, s'appelle Mardochée (Esther 2:7). Cela fait penser au dieu babylonien Marduk.
- Le nom hébreux d'Esther est Hadassah (Esther 2:7). En accadien, hadashatu est un titre d'Ishtar signifiant "jeune mariée".
- Ishtar est parfois identifiée à Séléné, la Lune ou déesse de la nuit. Le domaine d'Esther est aussi celui de l'ombre, car elle cache au roi son origine et son vrai nom (Esther 2:10).
- Ishtar est la déesse de l'amour physique. Esther est aimée par le roi pour sa beauté (Esther 2:15-17).
- Ishtar est aussi la déesse de la guerre. Ester et Mardochée déclenchent la guerre contre les ennemis des juifs (Esther 9:5-16).
- Esther instaure la fête juive de Purim (Esther 9:21, 22). Il semble que cette fête dérive d'une fête babylonienne (ou élamite) marquant la victoire d'Ishtar (Esther) et Marduk (Mardochée) sur leurs ennemis Uman (Haman) et Mashti (Vasthi).

Le monologue du juste souffrant

Un texte babylonien écrit vers -1500 était connu sous le nom de "Je loue le seigneur très sage". Il s'agit d'une complainte adressée par un homme à son dieu, en l'occurrence Marduk, le grand dieu de Babylone. Cet homme, pourtant pieux, est issu d'une famille noble, mais est tombé en disgrâce auprès se son roi, et subit les calomnies de ses rivaux, et les critiques de sa famille. Or, il ne comprend pas pourquoi cela lui arrive, puisqu'il a été toujours respectueux de son dieu, et que sa piété est irréprochable. L'idéal mésopotamien veut en effet que les dieux punissent les méchants, et récompensent les bons, ceux qui sont pieux. Le plaignant ne comprend donc pas ce qui lui arrive, et finit par aboutir à la conclusion que les voies des dieux sont impénétrables. Même si l'attitude de son dieu est pour lui un mystère, il continue de lui faire confiance, et sa ferveur ne diminue pas. A la fin, Marduk finit par s'apitoyer sur le sort du Juste souffrant, et lui vient en aide. L'histoire se termine donc bien, et l'homme retrouve ses honneurs passés.

Ce texte peut être comparé au livre de Job.

Liens

http://www.angelfire.com/cantina/esagil/litterature.htm

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