Que personne donc ne vous juge sur le manger et le boire, ou à propos d’une fête ou de l’observance de la nouvelle lune ou d’un sabbat. – Colossiens 2:16, TMN.
Les anniversaires de naissance
Pourquoi les anniversaires de naissance ont-ils été interdits ?
Dans une Tour de Garde de 1998, il était demandé pourquoi les Témoins de Jéhovah pouvaient « fêter leurs anniversaires de mariage, mais pas leurs anniversaires de naissance ». L'article expliquait que des fêtes annuelles étaient célébrées parmi les Juifs, et que Jésus y participait aussi. Toutefois, il est précisé qu'il n'y avait pas d'échange de cadeaux : « Quand par la suite les Juifs, dont Jésus, célébraient l’anniversaire de cet événement, c’était par obéissance à une instruction de Dieu, mais ils n’organisaient ni réception ni échange de cadeaux. Les Juifs fêtaient aussi l’anniversaire de la seconde inauguration du temple. On peut déduire de Jean 10:22, 23 que, même si la commémoration de cet événement historique n’avait pas été ordonnée dans la Bible, Jésus ne voyait rien à redire à sa célébration. » - La Tour de Garde, 15 octobre 1998, p. 30-31, « Questions des lecteurs »
On voit donc que le fait de fêter un anniversaire qui n'est pas demandé explicitement dans la Bible n'est pas condamnable en soi. L'anniversaire de la seconde inauguration du temple n'est pas condamné par Jésus. Alors pourquoi les anniversaires sont-ils interdits ? Voyons ce que dit la suite de l'article : « Rappelons qu’au début du siècle les Étudiants de la Bible (l’ancien nom des Témoins de Jéhovah) fêtaient les anniversaires de naissance. Beaucoup possédaient un livret qui s’appelait Manne céleste quotidienne, et qui contenait un texte de la Bible pour chaque jour de l’année. Bon nombre de ces chrétiens glissaient dedans une petite photo de leurs amis Étudiants de la Bible aux pages correspondant à leurs jours de naissance. La Tour de Garde du 15 février 1909 (en anglais) raconte qu’à l’occasion d’une assemblée tenue en Floride, à Jacksonville, on a invité frère Russell, le président de la Société Watch Tower, à venir sur scène. Là, il a reçu comme cadeau-surprise pour son anniversaire du raisin, des ananas et des oranges. Voilà qui donne une idée de ce qui se faisait dans le passé. Mais il faut replacer les choses dans leur contexte en rappelant que durant cette période les Étudiants de la Bible fêtaient aussi la naissance de Jésus le 25 décembre et qu’ils avaient même coutume de servir un repas de Noël aux bureaux de Brooklyn. »
Notons cette phrase : « les Étudiants de la Bible fêtaient aussi la naissance de Jésus le 25 décembre ». Est-ce vrai ? Comme nous l'avons vu plus haut, non. En 1907, les Etudiants de la Bible savaient très bien que Jésus n'était pas né le 25 décembre. Ils ne fêtaient donc pas la naissance de Jésus à ce moment-là, mais ils ne faisaient que se joindre à ceux qui avaient une pensée particulière pour Jésus ce jour-là. Ainsi, l'argument d'ignorance tombe-t-il à plat autant pour Noël que pour les anniversaires de naissance.
L'article conclu avec ces mots : « Il se trouve que les seuls anniversaires de naissance fêtés dont parle le récit biblique sont ceux de païens et sont associés à des actions cruelles. Il est donc clair que les Écritures présentent les anniversaires de naissance sous un jour défavorable, et c’est un fait que les chrétiens sincères ne veulent pas ignorer. ».
L'argumentaire tient donc seulement dans le fait que les anniversaires de naissance sont présentés sous un jour défavorable dans la Bible. Deux anniversaires sont cités, et à chaque fois un personnage meurt. Cela est considéré comme une raison suffisante pour renoncer à fêter les anniversaires.
Encore une fois, la question qui se pose est pourquoi avoir attendu plusieurs décennies pour se rendre compte que la Bible interdisait de fêter les anniversaires de naissances ? Russell, malgré son étude assidue de la Bible, pouvait-il ignorer les meurtres de l'échanson et de Jean le Baptiste qui y furent perpétrés lors d'anniversaires ? Et s'il connaissait ces histoires, pourquoi n'a-t-il pas pris aussitôt des dispositions pour interdire les anniversaires ?
Dans la page de garde de Manne Céleste Quotidienne, ce livre est présenté comme un « recueil d'anniversaires ». Il est aussi précisé que ce livre est offert par certains comme « cadeau d'anniversaire » ou comme cadeau pour un autre « jour saint » (holiday) comme Noël.
Il est ensuite montré que l'édition de 1907 propose une mise en page spéciale pour noter les anniversaires d'amis : « Dans cette édition, nous avons ajouté la possibilité d'enregistrer les signatures et les anniversaires. Cela nécessite que nous imprimions ce livre sur du papier à lettre Bond à un coût de production considérablement plus important. Cependant, voir les signatures de nos amis chaque jour est un plaisir, et avoir un rappel de leurs anniversaires est très pratique. ».
Dans les Etudes des Ecritures, Russell ne parle pratiquement pas des anniversaires. Pour lui, fêter un anniversaire est une chose parfaitement normale, voire même bénéfique. Au début, son successeur Rutherford semble penser de même. Selon lui, Jésus lui-même connaissait sa date d'anniversaire : « Quand Jean commença sa mission à l'automne de l'an 29, Jésus savait que son temps était presque arrivé. Il attendit jusqu'à la période de son anniversaire à l'automne. Ensuite, lorsqu'il « commença à être âgé d'environ trente ans » (Luc 3:28) il alla vers Jean. » - Watchtower, 15 juin 1924, p. 188.
De plus, les anniversaires étaient considérés comme une occasion rêvée pour offrir des livres de la société Watchtower, comme le montre cet article du Golden Age de 1924 : « Pensez à quel point ce serait un vrai bénéfice d'acheter ces livres en quantité de dix ou plus à la fois et d'obtenir ainsi le prix spécial de 1 $ par copie, que vous avez si gentiment obtenu de notre part, et ainsi les avoir sous la main comme cadeau de Noël ou d'anniversaire, ou encore pour toute autre occasion de faire des cadeaux à nos proches ou nos amis, lesquels n'auraient peut-être pas été intéressés par un autre moyen à la Vérité Actuelle, ou seulement un peu ? » - Golden Age, 3 décembre 1924, p. 150.
Avec la fin de l'utilisation du livre Manne Céleste Quotidienne en 1927, le point de vue sur les anniversaires de naissance des Etudiants de la Bible commença à être revu de plus en plus négativement. En 1936, un article du Golden Age intitulé « célébration des anniversaires » répondait à la question d'un lecteur sur le sujet : « Il n'y a que deux célébrations de ce genre qui sont mentionnées dans les Ecritures, une concernant le roi païen Pharaon d'Egypte, durant les jours de Joseph, et l'autre est celle d'Hérode, dont la célébration de l'anniversaire coûta la vie à Jean le Baptiste. Dans la Bible, il n'existe aucun exemple de célébration d'anniversaires parmi le peuple de Dieu, ni parmi Son peuple typique, ni parmi Son peuple actuel. » - The Golden Age, 6 mai 1936, p. 499.
La stratégie qui allait amener à l'interdiction des anniversaires se met en place. Les anniversaires n'étaient pas fêtés par le « peuple de Dieu », et donc ils sont considérés comme mauvais. Pourtant, les Témoins de Jéhovah continuèrent de fêter leurs anniversaires malgré cette nouvelle lumière, comme on le voit dans l'extrait suivant d'une Tour de Garde de 1940 : « Pardonnez-moi de prendre de votre précieux temps, mais je ne peux m'empêcher de vous faire partager combien j'ai apprécié le phonographe qui m'a été envoyé après le 8 du mois, qui est mon 80ème anniversaire. Ceci est en fait un cadeau d'anniversaire venant de Jéhovah lui-même, qui doit être utilisé pour proclamer son nom. » – The Watchtower, 1er janvier 1940, p.16.
Les mises en garde contre cette fête se font plus précises. Ainsi, en 1942 un article de la Tour de Garde cite Origène, disant que « les pêcheurs seulement, et non les saints, célèbrent leur anniversaire » - The Watchtower, 15 novembre 1942, p. 349. Malgré cela, les anniversaires continuent d'être célébrés par certains Témoins de Jéhovah, comme le démontre l'annuaire de 1946, citant un fait de prédication : « Lorsqu'il a fêté son anniversaire, il a invité tous ses amis et aussi un Témoin de Jéhovah avec un phonographe et des cassettes, et a donné un bon témoignage à tous les participants. » - 1946 yearbook, pages 207-208.
Ce n'est qu'en 1951 que les anniversaires seront définitivement interdits. Un lecteur de la Tour de Garde pose alors la question très franchement : « Est-ce correct de célébrer son anniversaire ou de participer à celui de quelqu'un d'autre ? ». La réponse est très claire : « Ces célébrations puisent leurs racines dans les religions païennes, et n'ont aucune base dans les Ecritures. Certains commentateurs bibliques suggèrent que les anniversaires puissent trouver leur origine dans la « notion de l'immortalité de l'âme ». – The Watchtower, 1er octobre 1951, p. 607.
Cette Tour de Garde sonne le glas de la célébration des anniversaires de naissance chez les Témoins de Jéhovah. Avant cette date, il est vrai que les mises en garde précédentes avaient déjà entraîné certains Témoins de Jéhovah à ne plus célébrer le jour de leur naissance. Toutefois, c'est véritablement en 1951 que tous les Témoins de Jéhovah, sans exception, célébrèrent leur anniversaire pour la dernière fois.
La raison invoquée pour bannir les anniversaires de naissance était que cette fête n'était pas biblique, et que les fidèles serviteurs de Dieu ne la célébraient donc pas. Il est intéressant de noter que Russell lui-même ne partageait pas cet avis.
Dans la Tour de Garde du 10 décembre 1910 (p. 376), un article intitulé « Jacob et Esaü sous un nouveau jour » présente la célébration de l'anniversaire d'un des personnages les plus importants de l'Ancien Testament : Abraham. Se basant sur le texte biblique de Genèse 25:30, où il est question d'Esaü cédant son droit d'aînesse à Jacob en échange d'un peu de nourriture, l'article fait un parallèle entre cette histoire et une coutume arabe relative aux anniversaires : « Il est de coutume parmi les Arabes que le fils aîné doive reconnaître par un jeûne la date de naissance d'un illustre ancêtre, par lequel il allait recevoir un patrimoine. A l'inverse, les autres membres de la famille célébraient un tel jour comme une fête. Pour le fils aîné, se joindre à cette fête à cette occasion reviendrait à renoncer à son droit de naissance en faveur du prochain fils éligible à la succession.
Si l'on applique cela à Esaü et Jacob : Il est probable que l'occasion était la célébration de l'anniversaire de leur grand-père Abraham, de qui provenait la grande bénédiction de Dieu, et dont Esaü, en tant que fils aîné de la famille, avait hérité. C'était donc un jour durant lequel il lui fallait jeûner, mais un jour saint et une fête de lentilles spéciale pour Jacob. » - La Tour de Garde, décembre 1910, page 376.
Le photo drame de la création, publié en 1914 (p. 26), donne un autre exemple d'anniversaire célébré par des personnages agréés par Dieu. Il s'agit des fils de Job, qui étaient semble-t-il en train de célébrer leur anniversaire lorsque Satan les fait tous tuer (Job 1:13) : « Job était riche, honoré et prospère. Soudainement les malheurs vinrent sur lui. Une boule de feu détruisit la maison où ses fils et filles étaient en train de célébrer un anniversaire. »
Ainsi, lorsque la Tour de Garde de 1951, dit que les anniversaires « n'ont aucune base dans les Ecritures », elle ment ! Russell pouvait citer au moins deux exemples d'anniversaires agréés par Dieu, et ce n'est donc qu'en occultant ces exemples bibliques que l'article réussi à faire passer les anniversaires de naissance pour une fête païenne.
Si comme Russell le pensait la Bible présente donc certains personnages comme Abraham ou les enfants de Job fêtant leurs anniversaires, alors la logique d’une interdiction biblique des anniversaires ne tient plus. Rappelons aussi que pendant plus de 80 ans, c’est-à-dire entre 1870 et 1951, les Témoins de Jéhovah ont organisé et participé à des anniversaires. Quelle était donc la véritable raison qui a incité les dirigeants à interdire cette fête ? Leur fallait-il réellement étudier la Bible pendant plus de 80 ans pour se rendre compte que les anniversaires y étaient présentés défavorablement, et décider ainsi de les interdire ?
Pour comprendre ce qui a motivé cette interdiction, il faut élargir le champ d’investigation, et s’intéresser globalement au problème de l’interdiction des fêtes chez les Témoins de Jéhovah.
Les autres interdictions
Comme on l’a vu, Pâques a été interdite pour une question de calendrier, cette fête étant en concurrence avec le Mémorial instauré par les Etudiants de la Bible. La fête de Noël, quant à elle, a été interdite pour des raisons de séparation d’avec la chrétienté. Même si les raisons qui ont été avancées pour justifier ces interdictions ont changé ensuite, l’histoire des Témoins de Jéhovah montre que ce qui les a motivé en premier lieu.
Intéressons-nous maintenant à d’autres interdits similaires.
Premièrement, l’interdiction de participer au nouvel an est justifiée de la même manière que pour Noël, son origine étant soi-disant païenne. Il est aussi rappelé que cette fête est souvent l’occasion de débauches (Réveillez-vous !, 1er août 2002, p. 21). On peut aussi aisément comprendre que les Témoins de Jéhovah ne fêtent pas Halloween. En effet, cette fête est effectivement liée au monde des esprits et des morts, et cela leur fait horreur.
Leur neutralité politique est mise en avant pour expliquer pourquoi ils ne se mêlent pas aux fêtes nationales ou patriotiques. Cependant, dans le même temps les publications de la société Watchtower n’hésitent pas à présenter les anciens israélites participant à ce genre de fêtes plusieurs fois par an, et expliquent même que c’étaient « des occasions de se réjouir » (Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile, 1997, p. 28). Se réjouir lors de telles fêtes est-il donc soudain devenu mauvais ?
Encore plus difficile à expliquer pour les Témoins de Jéhovah est la raison pour laquelle ils ne fêtent pas la fête des mères ou des pères ou des grands-parents, ainsi que leur réticence à se joindre à des fêtes populaires, à des carnavals ou à des sorties festives entre collègues de travail. Tous ces événements n’ont en effet aucune connotation religieuse, et ne sont donc pas des occasions pour rendre, de près ou de loin, un culte à quelque divinité païenne que ce soit.
De fait, la raison invoquée pour l’interdiction de la fête des mères est donnée dans « Vindication », un livre écrit par Rutherford en 1931 (pages 158-159). Dans ce livre, ce n’est pas l’origine païenne de la fête des mères qui explique son interdiction, mais bien le fait qu’ « encourager les gens à accorder un honneur spécial et un culte à leurs mères serait un pas vers le détournement du culte du grand Théocrate, Jéhovah Dieu ». Il est ajouté que « la femme de Dieu est son organisation », et qu’elle est « la mère de ceux qui reçoivent la vie de Dieu ». Par contre, selon Rutherford « on enseigne à l’homme de la 'Chrétienté' d’honorer les créatures plutôt que le Créateur ».
La fête des mères, des pères et des grands-parents est donc rejetée parce qu’elle représenterait un « culte à la créature ». L’interdiction des anniversaires est parfois aussi expliquée par la même raison (Yearbook 1975, p. 147). Cela est-il fondé sur la Bible ?
Comme on l’a vu, non. La Bible n’interdit pas de témoigner de l’honneur et de la considération à ceux que l’on aime. Au contraire, elle inciter à « honorer son père et sa mère, et à aimer son prochain » (Matthieu 19:19). Cet encouragement biblique incite plutôt qu’il n’interdit de célébrer une fête en l’honneur de son père ou de sa mère. De même, l’amour du prochain incite à profiter de chaque occasion, telle un anniversaire, pour lui témoigner notre considération.
Tout ce qui est païen est-il interdit ?
Au vu de ce qui précède, on pourrait penser que toute coutume dont l'origine est païenne est forcément interdite chez les Témoins de Jéhovah. Ce n'est pourtant pas le cas, comme le montre un article du Réveillez-vous ! du 8 janvier 2000 (p. 27) intitulé « Un point de vue équilibré sur les coutumes ». Cet article tient le raisonnement suivant : « Par exemple, bien des coutumes observées lors des mariages, y compris l’échange d’alliances et le partage d’un gâteau, ont peut-être des origines païennes. Faut-il en conclure que les chrétiens doivent les rejeter ? Les chrétiens doivent-ils examiner à la loupe chaque coutume pour s’assurer qu’elle n’a pas eu de côté condamnable quelque part ou à une époque ? » L'article conclu ensuite que « dans les domaines où les principes bibliques ne sont pas transgressés, les Témoins de Jéhovah n’établissent pas de règle rigide », et que la décision de participer ou non à ces coutumes païennes est personnelle.
Ainsi, le raisonnement qui amène la société Watchtower a interdire les fêtes comme Noël ou les anniversaires n'est pas suivi lorsqu'il s'agit de perpétrer d'autres coutumes païennes comme l'échange d'alliances ou le partage d'un gateau lors d'un mariage. Difficile de ne pas en conclure qu'il y a là deux poids, deux mesures.
Cela est d'ailleurs encore plus frappant si l'on considère le cas du luau hawaïen. Dans un article intitulé « Bienvenue au luau hawaïen ! » (Réveillez-vous ! du 8 juin 2002, p. 24), on trouvait le raisonnement suivant : « Même si à l’origine le luau était lié à des pratiques de la fausse religion, aujourd’hui ce terme désigne simplement un festin hawaïen. Par conséquent, de nombreux chrétiens estiment en toute bonne conscience qu’ils peuvent y participer. ». Cet article a soulevé une question quelques mois après sa parution. Dans le Réveillez-vous ! du 8 avril 2003 (p. 30), un lecteur tentait d'y voir plus clair en posant cette question : « Il y a quelques années, j’ai assisté à un luau à Hawaï. J’ai trouvé qu’il y avait de forts sous-entendus religieux et spirites. Même si aujourd’hui les luaus n’ont rien de religieux ni de spirite, en quoi sont-ils différents des autres fêtes d’origine païenne intégrées dans la culture moderne et considérées comme de simples fêtes de famille ? ». La réponse de la société Watchtower est très courte et évasive : « Comme nous l’avons précisé dans la note au bas de la page 24, même si autrefois le luau était lié à des pratiques de la fausse religion, aujourd’hui ce terme désigne simplement un festin hawaïen. Il peut convenir ou pas que les chrétiens assistent à une fête qualifiée de « luau ». Comme dans tous les aspects de leur vie, ils doivent prendre des décisions qui leur permettront de garder une conscience nette devant Jéhovah Dieu. ».
Ainsi, la société Watchtower laisse à la conscience de chaque Témoin de Jéhovah le choix de participer ou non à une fête païenne comme le luau hawaïen, mais elle interdit formellement dans le même temps de participer à d'autres fêtes païennes comme Pâques, Noël ou les anniversaires de naissance. Cela démontre une fois de plus que l'origine païenne de ces dernières fêtes n'a en fait que peu de rapport avec leur interdiction.
La véritable raison de l’interdiction des fêtes
Il faut se rendre à l’évidence, toutes les fêtes susceptibles d'amener un Témoin de Jéhovah à fréquenter régulièrement des personne qui ne sont pas Témoins de Jéhovah sont déconseillées ou interdites, et ce quelles que soient leurs origines. L’origine païenne de certaines fêtes est donc bel un bien un prétexte cachant une raison plus difficilement avouable.
On comprend donc que la véritable raison de l’interdiction des fêtes parmi les Témoins de Jéhovah tient dans l’idée qu’ils se font de ceux qui ne font pas partie de leur mouvement, et qu’ils appellent non sans un certain mépris les « gens du monde ». Pour un Témoin de Jéhovah, se mêler à eux revient à prendre le risque d’être entraîné à faire quelque chose de mal. Leurs publications sont d’ailleurs pleines d’exemples de frères et sœurs qui ont « trébuché » durant une sortie récréative apparemment sans danger avec des « gens du monde ». Il leur est donc fortement conseillé de limiter les relations qui ne sont pas absolument obligatoires avec ces derniers, que ce soit au travail, durant les loisirs ou les moments festifs. Et cela concerne aussi les membres de leur propre famille.
Il est facile de comprendre que cet isolement social serait rendu bien difficile si les Témoins de Jéhovah étaient autorisés à fêter Pâques, Noël, les anniversaires, ou d’autres fêtes du même genre. Ces fêtes seraient autant d’occasions pour voir régulièrement des « gens du monde », que ce soit dans sa propre famille ou parmi ses collègues de travail ou d’école. Ainsi, l’origine païenne des fêtes ou le problème du « culte de la créature » ne sont-ils que des prétextes qui tentent de dissimuler aussi habilement que possible la véritable raison de leur interdiction : limiter autant que possible l’influence de ceux qui ne sont pas Témoins de Jéhovah.