Que personne donc ne vous juge sur le manger et le boire, ou à propos d’une fête ou de l’observance de la nouvelle lune ou d’un sabbat. – Colossiens 2:16, TMN.

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Noël

Comme Pâques, Noël est d'origine païenne. Voici ce que l'on pouvait lire en introduction de l'édition de 1858 du livre Les Deux Babylone, cité plus haut : « De chapitre en chapitre, notre surprise va croissant en découvrant l'origine païenne des coutumes de la chrétienté, telles que le culte de la « Vierge », le sapin et la bûche de Noël, les œufs de Pâques, etc. »

En fait, la découverte des origines païennes de Noël remonte bien plus loin que ce livre. En 2009, les témoins de Jéhovah précisaient que « les racines païennes de Noël sont admises depuis longtemps. Du fait que ses origines n’étaient pas bibliques, cette fête était interdite en Angleterre et dans certaines colonies américaines au XVIIe siècle. » - Qu’enseigne réellement la Bible ?, 2009, p. 156.

Dans la suite de cet article, les témoins de Jéhovah se demandent si les origines païennes de Noël sont vraiment importantes : « Certains reconnaissent que des fêtes comme Noël ont des origines païennes, mais ils pensent qu’il n’y a rien de mal à les célébrer. Ils se disent que la plupart des gens qui les observent ne pensent pas au faux culte. Et puis, ces fêtes donnent aux familles des occasions de se rapprocher ». Plus loin, il est admis que l'on peut raisonnablement penser que « les origines des fêtes n’ont pas grand-chose à voir avec la façon dont elles sont célébrées aujourd’hui ».

Malgré ces concessions, le collège central des témoins de Jéhovah continue d'interdire Noël à cause de ses lointaines origines païennes. Oubliant l'adage qui dit que « comparaison n'est pas raison », l'article tient le raisonnement suivant : « Prenons un exemple : supposez que vous voyiez un bonbon dans un caniveau. Le ramasseriez-vous et le mangeriez-vous ? Bien sûr que non, car il est sale. Comme ce bonbon, des fêtes peuvent paraître tentantes, mais elles ont été « ramassées » dans des endroits impurs. ».

En 1984, les témoins de Jéhovah présentaient les choses un peu différemment. Après avoir rappelé ses origines païennes, ils concluaient que « Noël n’est jamais que la façade religieuse d’un temps d’excès et de relâchement. » - La Tour de Garde, 15 décembre 1984, p. 4-7.

A la lecture de ce texte, on peut se demander si ce sont bien les origines païennes de Noël qui ont entraîné son rejet. Les « excès et le relâchement » auraient-ils pu être la raison principale qui a conduit Rutherford à interdire Noël ? Que nous dit l'histoire ?

Le point de vue de Russell sur Noël

L'un des premiers arguments que le collège central des témoins de Jéhovah met en avant pour justifier son interdiction est le fait que Jésus n’est pas né un 25 décembre. Cela est vrai, mais le fondateur des Etudiants de la Bible, Charles Russell, n’y voyait pourtant pas d’inconvénient, comme le démontre ce qu’il a écrit en 1907 dans le livre Manne céleste quotidienne.

Voici donc ce que chaque Etudiant de la Bible pouvait y lire chaque 25 décembre, et ce jusqu’en 1927 : « Bien que nous ne puissions admettre que c'est le bon jour pour célébrer la naissance de notre cher Sauveur, mais nous devons insister que c'est le 1er octobre – (Volume 2, p. 54), et étant donné qu'Il n'a pas précisé Son désir que nous célébrions Son anniversaire, il est assez hasardeux de savoir quel jour cet évènement, qui est de la plus grande importance, doit être célébré. Durant ce jour, si généralement célébré, nous pouvons sans rougir nous joindre avec tous ceux dont les cœurs montrent une attitude d'amour et d'appréciation envers Dieu et envers le Sauveur. L'habitude de s'échanger des petits cadeaux les uns les autres durant cette période de l'année nous semble particulièrement appropriée. Dieu est celui qui donne tous les cadeaux bons et parfaits. Il nous donne continuellement et nous recevons continuellement de Lui; mais parmi tous Ses cadeaux celui qui a la plus grande importance pour nous est le cadeau de Son Fils qui est devenu Notre Sauveur. » - (Manne céleste quotidienne, 1907, « 25 décembre »).

Ainsi, malgré plus de quarante années d'étude de la Bible, Russell ne fera jamais interdire Noël. Ce n'est que son successeur, Joseph Franklin Rutherford, qui décidera de cette interdiction, et ce plus de dix ans après le début de sa présidence. Comment cette décision a-t-elle été prise, et sur quelles bases ?

La Tour de Garde du 15 octobre 1998 tentait de retracer l'histoire de l'interdiction de Noël en ces termes : « Dans les années 1920, une plus grande lumière de vérité a aidé [les Etudiants de la Bible] à comprendre ce qui suit : Jésus n’est pas né le 25 décembre, et cette date est liée au paganisme. »

Cela reflète-t-il la réalité ? Comme nous l'avons vu, non. Depuis 1907, voire avant, Russell savait que Jésus n’était pas né un 25 décembre et que ce jour avait donc une autre signification. Toutefois, cela ne l'empêchait pas de fêter Noël.

Au début, cela n'a d'ailleurs pas plus dérangé son successeur. En 1919, Rutherford écrit que « Noël est considéré par beaucoup de gens comme la date de la naissance du petit Jésus dans une étable de Bethlehem. Que cette date soit correcte ou non n'a pas une grande importance, mais l'évènement était et est de la plus grande importance. » - The Golden Age, 24 décembre 1919, p. 215, « Religion and philosophy ».

Le raisonnement qui avait conduit à rejeter Pâques n'est pas appliqué pour Noël. La société Watchtower n'instaure pas non plus un « Noël du 1er octobre », comme elle avait instauré une « Pâques du 14 Nisan », qui sera transformée plus tard en Mémorial. Elle admet que la fête n'est pas située le bon jour, mais vu que le jour exact de la naissance de Jésus reste imprécis, le 25 décembre reste selon elle un jour aussi acceptable qu'un autre pour célébrer cet anniversaire.

Cette différence de traitement amènera d'ailleurs certains à se demander si les Etudiants de la Bible ne devraient pas fêter Noël le 1er octobre. Cette question ne sera posée qu’en 1929 par un lecteur du Golden Age (numéro du 9 janvier 1929, p. 248), mais la réponse sera négative, l’interdiction des anniversaires de naissance étant alors aussi à l’ordre du jour.

Comme on l'a vu, sous Russell l'origine païenne d’une fête ne justifie pas son interdiction. C'est l'esprit de Noël qui en faisait un évènement que les chrétiens pouvaient célébrer « sans rougir ». On est encore loin de la rigueur froide et calculatrice qui sévira quelques années plus tard.

La crise s'annonce

En 1922, les choses ne semblent pas avoir trop changé. Un article sur Saint Nicolas décrivait un personnage plutôt attachant, aidant les pauvres sans se soucier de faire connaître aux autres ce qu'il donnait. Il est toutefois précisé qu' « il ne se souciait pas de laisser une carte sur ses cadeaux; parce que c'était un cadeau venant du cœur ». – The Golden Age, 6 décembre 1922, p. 137, « Real Character of St. Nicolas », par Mme I. S. Marshall.

Même si Noël n'est pas en cause, on comprend bien que cet article critique l'usage des cartes de Noël. D'après lui, un présent devrait être fait de façon anonyme. Mais après tous, n'est-ce pas ce qui se passe lorsque l'on fait croire aux enfants que c'est le père Noël qui dépose les cadeaux sous le sapin ?

Dès 1923, on voit fleurir des articles dénigrant Noël comme étant avant tout une fête commerciale. Cela commence par un article intitulé « Conditions en Angleterre », où l’on pouvait lire ceci : « Les conditions générales dans le pays sont encore bonnes compte tenu du taux impressionnant de chômage que nous avons en ce moment. Les perspectives économiques, autant localement qu'internationalement, sont faibles. Il a été rapporté que le marché de Noël à Londres est loin d'être à la hauteur des attentes : une indication qu'il n'y a plus beaucoup d'argent à dépenser. » (The Golden Age, 17 janvier 1923, p. 238). Puis, le 19 décembre de la même année, le Golden Age ajoutait : « Noël, comme presque toutes les choses sacrées, a été rendu commerciale et est devenue une partie intégrante du grand système satanique contrefait, appelé improprement la chrétienté. » – The Golden Age, 19 décembre 1923, p. 187, « Exploitation of Christmas », par John H. G. Snow.

Un vent de plus en plus glacial souffle désormais sur Noël, et ce vent ne vient pas seulement des Etudiants de la Bible. Le chômage de masse et les difficultés économiques font de Noël une fête difficile à assumer financièrement pour certains foyers européens.

En 1925, le Golden Age cite un article du New York Times qui présente Noël comme une fête découlant de la mythologie nordique, et qui trouverait son origine dans le meurtre de deux amants. Selon l'article, les illuminations de Noël viendraient d'un arbre qui aurait poussé sur leurs corps meurtris, et qui aurait été illuminé si fortement par la magie de leur amour qu'aucun vent ne pouvait l'éteindre. – The Golden Age, 29 juillet 1925, p. 677.

Malgré ces exemples, la fête continue pourtant d'être célébrée chaque année au Béthel et dans les foyers des Etudiants de la Bible. Ainsi, le Golden Age du 1er décembre 1926 (p. 141) annonce-t-il, comme l'année précédente, un discours et des chants de Noël à la WBBR, la radio officielle des étudiants de la Bible (les futurs témoins de Jéhovah).

La fin de la Manne Céleste Quotidienne

Avant de pouvoir interdire Noël, il fallait d'abord se débarrasser d'un texte qui présentait cette fête comme étant « un événement de la plus grande importance », et durant laquelle « l'habitude de s'échanger des petits cadeaux les uns les autres [semblait] particulièrement appropriée ».

Ainsi, le 1er décembre 1926, une lettre des lecteurs critiquant un ouvrage de la société Watchtower fut publiée. C'était une première. Dans cette lettre, un Etudiant de la Bible avouait ceci : « Plusieurs frères ont attiré mon attention sur le fait que nos textes de la Manne ont été utilisés pendant maintenant plus de vingt ans et que la considération quotidienne de quelques autres textes des Ecritures pourrait être profitable. » - Watchtower, 1er décembre 1926, p. 354.

L'année suivante, la Manne céleste quotidienne fut remplacée par nouvelle « manne » : l'Annuaire de 1927. Le format de ce nouveau livre, destiné à être publié chaque année, consistait en deux parties : une retraçant les événements importants de l'année, puis une deuxième présentant des passages bibliques à lire chaque jour. C'est cette deuxième partie qui deviendra plus tard le Texte du jour moderne.

Dans la Tour de Garde du 1er décembre 1927, on pouvait lire la lettre de reconnaissance d'un frère : « Notre plaisir et notre appréciation pour l'Annuaire de 1927 nous enjoint à l'exprimer ici. Pendant pratiquement vingt années nous avons bénéficié de l'usage de notre Manne Quotidienne. Nous sentons que cela a été un moyen qui a contribué à nous amener à la joie de recevoir ce qui est sans doute possible un cadeau divin, notre nouvel Annuaire. » - The Watchtower, 1er décembre 1927, p. 382.

Noël : de l'argent pour l’église catholique

Une fois la Manne déclarée obsolète, la voie est désormais libre pour faire interdire Noël. Dès le 14 décembre 1927, le Golden Age publie un article intitulé « Les origines de Noël ». Ce pamphlet n'est pas de la main de Rutherford, mais est signé par J. L. Bolling, qui est sans doute très âgé, puisqu’il décède le 10 août 1928, c’est-à-dire moins d'un an plus tard.

L'article se base sur un périodique nommé Progress, lequel présente Noël comme une fête païenne ayant été instaurée par le pape Grégoire au IVème siècle. Il ajoute ensuite ceci : « Nous voyons maintenant que Christ n'a rien du tout à faire avec l'institution de Noël; et la question se pose : Devons-nous continuer à observer une fête Catholique Romaine et plier les genoux vers Rome ? Cela n'est-il pas une partie de la « Marque de la bête » à jeter aux rebus avec les autres doctrines et pratiques papales ? Ne devons-nous pas purement et simplement l'ignorer comme le Carême, vendredi saint, le jour de la St. Patrick, et d'autres jours et cérémonies papales ! Et avez-vous remarquez que le mot « Christmas » (Noël) est simplement une contraction du terme bien Catholique « CHRIST MASS » ! (La messe du Christ) [...] Le fait que le monde, la chair, et le Diable sont en faveur de sa perpétuation et de son observance, est un argument final et concluant contre sa célébration par ceux qui sont dédié complètement au service de Jéhovah. » - The Golden Age, 14 décembre 1927, p. 178-179.

A cet instant, Noël n’est pas présenté comme une fête païenne, mais comme une fête catholique instaurée la papauté. C'est cet argument, avant tout autre, qui est déterminant dans cet article.

Pourtant, rien de cela n'est nouveau. Russell savait bien que Jésus n'était pas né le 25 décembre, et il devait se douter que Noël avait été instauré par la hiérarchie catholique. Donc en 1927, aucune information inconnue de Russell n'avait encore été divulguée.

Pourtant, d'une fête qui était considérée comme montrant « une attitude d'amour et d'appréciation envers Dieu et envers le Sauveur », Rutherford et ses amis sont passés en quelques années seulement à « une partie de la « Marque de la bête » à jeter aux rebus ». Quel revirement !

Noël est encore célébré au Béthel jusqu’en 1928, puis sera interdite. Cette année-là, les véritables raisons qui ont amené ce revirement sont exposées dans le Golden Age, écrit cette fois de la main de Rutherford lui-même : « Plusieurs pensent que Noël est l'anniversaire de la naissance de Jésus à Bethlehem. La date est incorrecte. Le saint enfant est né aux environs du 1er octobre. De nombreuses personnes pensent que le fait que Noël soit célébré par les églises a pour but d'honorer le nom de Jésus. Cela aussi est faux. La célébration de cette période de l'année connue sous le nom de « Noël » est commerciale avant toute chose. Le clergé en fait une occasion pour collecter plus d'argent de la part des gens. » - The Golden Age, 8 février 1928, p. 303.

Voici donc la véritable raison qui a poussé à interdire Noël. Cette fête n'est pas devenue inacceptable parce qu'elle avait une origine païenne, ni parce qu'elle servait à renflouer les caisses des magasins. Non, elle est devenue inacceptable parce qu'elle servait à renflouer les caisses du clergé ! Faire interdire Noël, c'était donc non seulement soulager les Etudiants de la Bible d'une dépense coûteuse en période de crise, mais c'était aussi et surtout priver le principal adversaire, l'Eglise Catholique, de ses revenus les plus importants de l'année. Voilà donc ce qui se cachait réellement derrière cette interdiction.

Alors que Russell sentait que l'esprit de Noël était quelque chose de positif et de chrétien, Rutherford, lui, ne pouvait accepter que les Etudiants de la Bible reprennent à leur compte une pratique du clergé catholique, aussi noble soit-elle. Ainsi fallait-il désormais se démarquer totalement des autres religions chrétiennes, et refuser Noël devint alors un symbole fort de cette séparation. En quelques années, la tolérance et l'ouverture de Russell sur la question furent remplacées par la froideur et la ségrégation de Rutherford.

Des raisons très diverses

Après l’article de février 1928 qui avouait les raisons bassement matérielles qui ont entrainé les dirigeants de la société Watchtower à faire interdire Noël, il fallait trouver rapidement une raison « biblique » pour cette interdiction. C’est ce qu’un article du 12 décembre de la même année s’employa à faire. Se basant principalement sur le livre Les deux babylones d’Alexander Hyslop, publié en 1858, l’article prétendait que « la vérité est que le 25 décembre est l’anniversaire de Nimrod ». Cet article sera publié à nouveau l’année suivante, afin de bien s’assurer que le message est passé.

Résumons maintenant les raisons invoquées par les étudiants de la Bible (futurs témoins de Jéhovah) pour faire interdire Noel. En 1923, elle est présentée comme une fête commerciale. En 1925, elle est d’origine païenne parce qu’elle vient de la mythologie nordique. En 1927, c’est une fête Catholique Romaine instaurée par la papauté. Début 1928, elle est à nouveau présentée comme une fête commerciale qui apporte de l’argent au clergé catholique. Fin 1928, on la présente comme ayant comme origine l’anniversaire de Nimrod.

Tout cela fait penser que Rutherford cherchait à tout prix une excuse pour interdire Noël, et qu’il a hésité entre de nombreuses solutions, toutes plus ou moins crédibles. On note aussi que les raisons invoquées étaient connues depuis longtemps, et donc que la véritable raison tenait plus à l’envie de se démarquer de la chrétienté et de couper l’un de ses principaux revenus, qu’à d’éventuelles découvertes « bibliques ».

En 1929, une crise sans précédent frappa alors les Etats-Unis. Le 5 mars 1930, le Golden Age constatait cette crise, mais faisait la déduction suivante : « Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer pourquoi le nombre de cartes de Noël a chuté d'un tiers en 1929 comparé aux années précédentes. Une des suggestions est qu'en 1929, pour la première fois, un petit groupe de chrétiens a pris position contre la lointaine célébration de l'anniversaire de Nimrod, et a refusé de continuer à l'honorer. » - The Golden Age, 5 mars 1930, p. 365.

En 1975, l'annuaire reprenait les évènements de cette période en ces termes : « Pourquoi les Étudiants de la Bible ont-ils cessé d’observer la fête de Noël ? Richard Barber donne la réponse : « On m’avait demandé de faire un discours d’une heure sur les ondes d’un réseau [de radiodiffusion]. Le sujet ? La fête de Noël. Le discours eut lieu le 12 décembre 1928 et fut publié dans les colonnes de L’Âge d’Or No 241 et de nouveau, un an plus tard, dans le No 268. Dans ce discours il était démontré que Noël avait une origine païenne. Après cela, les frères du Béthel n’ont jamais plus célébré Noël ». « Hésitions-nous à nous défaire de ces coutumes païennes ? » C’est la question que pose Charles John Brandlein, qui répond : « Nullement. Il ne s’agissait là que de se conformer aux choses nouvelles que nous venions d’apprendre. Nous ne savions pas que c’était des coutumes païennes. C’est comme si nous ôtions un vêtement souillé pour le jeter. » – Annuaire 1975, p. 147.

Dans ces deux citations, on voit clairement que les dirigeants témoins de Jéhovah veulent imposer à tous l’idée que Noël a été interdite parce que d’origine païenne, et non parce que c’était une façon de se démarquer des catholiques, et de les priver de revenus. L’annuaire de 1975 suggère donc que les Etudiants de la Bible auraient soudain découvert que Noël était une fête païenne en 1928, comme si cette information était alors nouvelle. Pourtant, Russell savait depuis longtemps que Jésus n'était pas né à cette date, et que cette fête avait été instaurée par la chrétienté. En 1928, aucune pièce nouvelle n'avait donc été apportée au dossier « Noël ».

En fait, Rutherford cherchait simplement à couper tout lien avec la chrétienté, et ne plus fêter Noël était sans doute un symbole fort de cette séparation. De plus, le fait de ne plus fêter Noël avait aussi un autre avantage : celui de séparer les Témoins de Jéhovah du reste du monde, et ainsi de permettre de mieux les contrôler.

Voilà donc quelles furent les véritables raisons d’interdire Noël. Son origine païenne n’a été qu’un prétexte à son interdiction. Peu après cela, l'occasion se présenta à Rutherford pour interdire une autre fête : les anniversaires de naissance.

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